SYLVICULTURE
Pour la période 1996-2015, le document d'aménagement de la forêt de Fontainebleau a fixé les objectifs suivants :
- préservation de la qualité écologique et paysagère des milieux,
- accueil du public et pédagogie de la forêt,
- équilibre des âges et bon état des peuplements,
- recherche d’une bonne qualité technologique des bois à récolter.
L’application de cet aménagement a été bouleversée par la tempête Lothar (26 décembre 1999) qui a occasionné des dégâts considérables à Fontainebleau. Pas moins de 250 000 m3 de bois sont renversés en une nuit, soit l'équivalent de quatre années de récolte.
1. Après la tempête
Entre 2000 et 2010, les conditions climatiques ont été nettement moins favorables à certaines essences feuillues, notamment le hêtre et le chêne pédonculé qui ont souffert de sécheresses récurrentes au printemps et l'été, se traduisant par des dépérissements marqués.
2. Hêtraie dépérissante (S. Ducroux)
La récolte constatée entre 1996 et 2008 a été conforme aux prévisions, avec une moyenne 61 770 m3 par an ; elle a diminué depuis pour être de l'ordre de 30 000 m3 par an, aujourd'hui.
Le prix de vente des bois s’établit entre 100 et 320 €/m3 pour les grumes de chêne vendues sur pied. Le chêne réputé pour ses accroissements fins et réguliers reste très recherché à Fontainebleau dans les qualités supérieures (bois de merrains pour les futs de chêne).
Le hêtre reste peu prisé à 30 €/m3 en moyenne, comme le pin dont les prix s’établissent entre 20 et 25 €/m3.
Le développement de la vente de bois façonnés, vendus bord de route, concerne les chênes de haute qualité, dont le prix de vente peut atteindre 700 €/m3.
3. Bois à merrain vendu
Le nouvel aménagement, élaboré par l’ONF, concerne la période 2016-2035. Consultés à plusieurs reprises, les Amis de la forêt ont demandé que cet aménagement prescrive les orientations suivantes :
- adapter le choix des espèces cultivées : réduire la place du hêtre en peuplement pur, remplacer les peuplements de chêne pédonculé par des chênes sessiles, tester l’acclimatation d’essences feuillues et résineuses mieux adaptées aux conditions climatiques futures.
- conduire une sylviculture dynamique, avec des éclaircies fréquentes.
- abaisser les âges d’exploitabilité, afin de se prémunir des phénomènes de dépérissement qui s’accentuent avec le vieillissement. La régénération devrait être engagée à 180 ans pour le chêne et non plus 250 ans, 80 ans pour le pin et non plus 120 ans, 100 ans pour le hêtre et non plus 120 ans.
4. Vieille futaie de chênes (S. Ducroux)
Favoriser la régénération naturelle des espèces écologiquement adaptées aux conditions de station et aux conditions climatiques locales.
Favoriser les mélanges d’essences, favorables à la résilience des peuplements.
Nous souhaitons qu’il puisse répondre aux objectifs multiples fixés, dont certains peuvent paraitre contradictoires.